Canard givré
Je ne sais pas trop où en est votre hiver d’un point de vue climatique (pour ne pas prendre de risques, je vais miser sur un très probable « gris, pluvieux et misérable »), mais sachez qu’ici le mercure a considérablement baissé depuis la fin du mois de novembre. En théorie, sans être une grande amatrice de la neige, du gel ou de tout ce qui touche vaguement à l’hiver d’une manière générale (sauf, peut-être, l’hibernation qui me plaît bien, mais rares sont les employeurs qui comprennent tout le génie du concept), je nourrissais néanmoins l’espoir que mon vécu saisonnier belge me garantissait une immunité relative face aux désagréments hivernaux… Encore une fois, j’avais mal envisagé l’équation en négligeant complètement l’une des inconnues. De mon point de vue, les seuls facteurs à prendre en compte étaient la température et la résistance au froid. Sauf qu’en Chine, un troisième paramètre vient totalement bouleverser l’ordre des choses, à savoir : l’absence de chauffage.
Ici, ce sont les dispositifs d’air conditionné qui remplacent nos (très regrettés) radiateurs et je vous assure qu’on ne parle pas du tout du même rendement. La preuve, pas question pour les élèves (ou les profs) de quitter leur attirail polaire un instant. Les cours se donnent en manteau, bonnet bien enfoncé sur le crâne et bouillote sous le bras. De plus, comme tous les couloirs des bâtiments donnent vers l’extérieur, l’air froid se faufile partout, sous les portes, à travers les jointures des fenêtres, etc. Bref, l’ambiance Pôle Nord est à l’honneur.
Au niveau de ma piaule, je ne vais pas y aller par quatre chemins : c’est un vrai cauchemar frigorifique. Les murs sont en pierre et tout le reste est recouvert de carrelage, ce n’est ni joli, ni confortable, mais surtout impossible à chauffer. En fait, il y fait constamment plus froid qu’à l’extérieur. Je vous laisse imaginer la préparation mentale de ninja requise pour sortir de ses draps au petit matin, lorsque le thermostat affiche un joyeux moins dix degrés… Quand on en arrive à dormir emmitouflé dans des écharpes, moufles et peignoirs, le tout superposé sur plus de trois couches de vêtements et que la douleur des muscles crispés par le froid continue néanmoins de vous réveiller itérativement, je pense qu’on franchit inéluctablement un cap de non-retour sur la voie de la démence.
Je vous laisse donc jubiler quant à mon sort tragique, une fois n’est pas coutume. ^^
Je m’en vais faire chauffer une énième bouillote…SI toutefois j’arrive à trouver le courage de quitter ma couette pour affronter les deux mètres cinquante qui me sépare de la bouilloire…C’est officiel, j’abhorre le froid.
Fêtes en folie !
On peut dire que décembre 2012 fut un mois plutôt chargé en célébrations, ainsi qu’en excès en tout genre. Entre la Saint Nicolas, l’apocalypse, Noël et le nouvel an, c’est à peine si votre estomac avait le temps de se remettre d’une orgie que votre foie faisait les frais de la suivante. L’un dans l’autre, je préconise un mois de janvier frugal (votre portefeuille aussi, j’en ai bien peur).
Évidemment, tout ça n’a eu qu’un impact très minime sur ma petite personne étant donné que les Chinois ne se sentent aucunement esclaves du calendrier chrétien. J’ai donc fait l’impasse sur le vin chaud, le foie gras, la pintade et la bûche, mais aussi sur le sapin, les loupiotes multicolores, les guirlandes et autres décorations alambiquées. En fait, j’ai carrément pu m’asseoir sur le concept de « jour férié ». Pour résumer, mon Noël avait toutes les chances de me passer furtivement sous le nez, à l’instar du cataclysmique 21 décembre (moi qui était fin prête à pulvériser du zombie à tout-va, je ne vous cache pas mon amère déception face à ce fiasco prophétique).Cependant, malgré le peu de crédit accordé au 25 décembre sur un plan purement religieux, il faut croire que la seule popularité de Noël suffit à insuffler à tout un chacun l’envie de le célébrer, Chinois compris. Ainsi, de ce côté-ci de la planète, la coutume veut que vous offriez des pommes à vos amis afin de leur souhaiter bonheur et santé (ça a l’avantage d’être vachement économique). Pour l’occasion, les étals maraîchers se font le présentoir d’un nombre incalculable de pommes emballées à la manière des cadeaux qui trônent sous nos sapins.
Le jour J, je m’attendais à quelques « Merry Xmas » scandés au hasard des couloirs de l’école, voire à l’un ou l’autre « Happy New Year » à la volée (d’une pierre, deux coups), mais certainement pas à me faire couvrir de pommes, cartes de vœux, ballons et autres cadeaux complètements inattendus (fluos, lasers miniatures, origamis…À croire qu’ils vidaient leurs poches dans un moment de panique ^^). Le soir même, mes collègues m’ont invitée au restaurant pour déguster un repas traditionnel à base de tortue (oui, j’ai bien dit « tortue », à force de vouloir dépasser le lièvre, elle a fini par prendre sa place dans nos assiettes…Moralité : rien ne sert de courir pour finir cuit à point), généreusement arrosé de bière chinoise. Qui dit mieux ?!La question est rhétorique, le premier qui ose me parler pain, fromage ou chocolat, je le maudis sur trois cents générations (des marabouts chinois ça doit se trouver, non ?).
Voilà en ce qui concerne Noël. Le Nouvel An chinois aura bientôt lieu donc je vous ferai un petit topo en temps voulu.
Peace out, Merry Xmas&Happy New Year 2 all of U !!
Objectif VISA
Comme, pour l’instant, je réside sur le territoire chinois en tant que touriste (comme l’indique mon visa), la durée de mon séjour est limitée à 90 jours. Toutefois, sur les recommandations de mon employeur, j’avais fait une demande de visa à double entrée ce qui permet, après validation de la seconde entrée, de rempiler pour trois nouveaux mois. Comme la date d’expiration de ma première entrée approchait à grands pas, j’ai dû entreprendre une petite expédition jusque Shenzhen (ville limitrophe de Hong-Kong) histoire de passer la frontière, faire demi-tour et pénétrer à nouveau en Chine.
Sachant qu’il me fallait boucler le tout (voyage aller, formalités administratives et voyage retour) en moins de 48 heures, je n’ai pas vraiment eu le temps de m’extasier sur la beauté du cadre ou d’apprécier le climat subtropical à sa juste valeur (certes, un petit 28°C en plein mois de novembre eut pu escompter séduire la grande frileuse que je suis, abstraction faite de mon accoutrement de randonneuse alpine en parfaite adéquation avec le climat de Hongan…Échec cuisant en matière de planification stratégique, je le concède ouvertement).
Donc, première étape du périple : 16 heures de train-couchettes en direction de Shenzhen.
Deuxième étape : une fois arrivée à la gare de Shenzhen Ouest, trouver la station de métro la plus proche afin de me rendre à la gare que je qualifierai de « centrale », au sein de laquelle il est possible de traverser la frontière. C’eut été trop simple (et tellement moins palpitant) si mon train m’y avait emmenée directement, n’est-ce pas ?! Et puis, qui voudrait être privé de l’occasion de marcher plus de quarante minutes dans la mauvaise direction, sous un soleil de plomb, avant de se résoudre à admettre qu’il serait judicieux d’envisager un autre plan d’action…J’ai opté pour le très classique « faire demi-tour et rejoindre mon point de départ », ça manque sans-doute d’originalité, mais étant une bille en orientation, ça reste une valeur sûre en toute circonstance. Finalement, je me suis faite escorter jusqu’à la station de métro en question par un chinois parfaitement cordial, il aura même été jusqu’à m’aider à acheter mon ticket de métro et à m’indiquer la ligne à emprunter…Ça fait toujours plaisir !! ^^
Troisième étape : passer la frontière, faire un 180° et la traverser dans l’autre sens (là, je schématise à outrance car en réalité, après avoir franchi la douane, il faut prendre un train, sortir à la première station et reprendre le même train en sens inverse pour descendre à l’arrêt d’où l’on vient mais à un étage de différence et à partir duquel il est possible de se rendre à nouveau en Chine. Encore une fois, quand c’est trop simple, c’est pas marrant).
Quatrième étape : trajet retour en train-couchettes (un tantinet plus rapide, celui-ci ne mettait que 12 heures pour relier Shenzhen à Wuhan). Par contre, les compartiments n’étaient pas munis de petites échelles pour accéder aux couchettes du dessus, j’ai toujours pas compris pourquoi mais je peux vous dire que je n’ai tenté l’escalade du machin qu’une seule fois, n’ayant nulle envie d’écraser mes malheureux co-voyageurs ou, pire encore, de me manger la moquette dans un faux-mouvement.
Dernière étape : trouver la gare des bus et se procurer un ticket pour Hongan (en chinois cela va de soi). À cette étape de l’expédition, je ne ressemblais plus à rien, je devais probablement sentir le fauve et avais une tête la taille d’une pastèque mais n’étais pourtant pas au bout de mes peines. Il m’aura fallu pas moins d’une demi-heure pour trouver ladite gare, trente longues minutes à crapahuter aux aurores, dans un froid de canard, au bord d’une crise de léthargie aigüe…
Tout est bien qui finit bien puisque si j’écris cet article c’est que je suis bel et bien rentrée en un seul morceau. Cela relève sans doute du miracle, mais n’enlève rien au fait que j’ai accumulé pas mal de points de bourlinguage sur ce coup-là. À quand la médaille ? ;-p
Stéréotypique
Cela fait un peu plus de deux mois que j’ai quitté ma Belgique natale pour venir m’installer chez les inventeurs du boulier. Et, croyez-le ou non, je commence tout doucement à m’acclimater, ce qui explique la raréfaction progressive de mes articles, car plus je me familiarise avec mon nouvel environnement, moins les us et coutumes locaux ont tendance à me choquer. Même la vue d’un poisson frétillant sur le carrelage du supermarché ou celle d’un bambin soulageant sa vessie sur le trottoir sans pudeur aucune ne m’insufflent plus l’urgence de dégainer mon appareil photo (de toute façon, qu’est-ce que je pourrais bien faire avec un cliché d’un môme urinant au beau milieu des passants ?!...Même d’un point de vue artistique, ça reste douteux). Bref, tout ça pour dire que l’inspiration est aussi facile à trouver qu’une barre de chocolat Côte d’Or dans le coin.
Cependant, tout n’est pas perdu puisque je suis une personne pleine de ressources (et vachement humble de surcroît^^) qui a eu la fantastique idée de consacrer quelques lignes aux clichés. En effet, le temps est venu de briser certains stéréotypes. Vous êtes donc prévenus, ce qui va suivre risque de ruiner votre perception de la Chine à tout jamais, d’anéantir tous vos rêves de voyages orientaux, voire même de pulvériser votre engouement pour le jeu de go, mais je ne peux décemment pas vous laisser nager dans l’ignorance. Au même titre que les parents doivent un jour ou l’autre assumer la responsabilité de révéler que le Père Noël est un mythe, il est de mon devoir de lever le voile sur certaines préconceptions erronées.
Premièrement, pour ceux d’entre vous qui ont lu Tintin et le Lotus bleu (pour les autres, une telle lacune est inexcusable, la bédéphilie se doit d’être innée chez tout citoyen belge qui se respecte), non, la politique de l’enfant unique n’est pas rigide au point de pousser les parents à jeter des petites filles dans les rivières. Ou alors, juste pas dans la rivière qui passe à côté de l’école…Peut-être qu’ils optent pour des cours d’eau plus profonds, ce qui parait plutôt logique maintenant que j’y pense. Quoiqu’il en soit, je n’ai pas encore été témoin d’un infanticide quelconque, donc, statistiquement parlant, il est peu probable que cette pratique soit réellement généralisée.
Deuxio, quand on parle « Chine », on pense inévitablement « thé ». Il est vrai que le thé fait partie intégrante du quotidien des Chinois, mais si vous espérez goûter à des arômes totalement loufoques tel que du thé vert à la noix de coco avec une pointe de fleur de lotus, vous vous trompez amèrement. Je vous l’accorde, je vis dans un bled plus que paumé ce qui ne facilite pas la variété des produits disponibles, mais jusqu’ici les seuls thés que j’ai pu avoir la chance de tester étaient d’une banalité affligeante, à savoir : thé vert et thé au jasmin. Même les sachets Lipton offrent plus de diversité. Ici, le thé se boit au même rythme que les sodas en Occident. Tout le monde se promène tout le temps avec un petit thermos à la main et de l’eau chaude est toujours mise à disposition sur votre lieu de travail (probablement parce que l’eau du robinet n’est potable qu’après ébullition…ça doit jouer). L’eau se verse (se reverse et se re-reverse) directement sur les feuilles de thé, le sucre ne fait pas vraiment partie du rituel, donc le breuvage se veut amer et plus ou moins dense sur la fin. ^^
Tertio, pour tous ceux et celles qui se sentent l’âme d’une Brigitte Bardot en devenir et militent ardemment pour la défense des animaux, je tiens à vous rassurer ; les canidés se portent bien ! Je ne peux pas en dire autant pour les crapauds, ni les tortues malheureusement…Le rayon poissonnerie du supermarché arracherait une larmichette aux plus vaillants d’entre vous. Entre les poissons qui tentent des vols planés en-dehors de leurs petits bassins, les tortues qui vous regardent l’œil suppliant, espérant vainement finir dans un terrarium plutôt que dans votre assiette, sans oublier les crapauds que jamais je n’aurais envisagé en qualité de protéine probante (ni en tant qu’animal de compagnie à vrai dire), le tout prend vite des allures d’autel à la gloire de la barbarie. L’un dans l’autre, je vous recommande d’avoir l’estomac bien accroché avant d’oser vous aventurer dans cette aile du supermarché. Le problème, c’est que même les trottoirs peuvent se faire le théâtre macabre de carnages sanguinaires, particulièrement aux abords du quartier des bouchers (vive les séquelles psychologiques). Je crois que je commence à saisir pourquoi les Chinois sont à ce point friand de tofu…
Voici donc pour quelques idées reçues enfin démystifiées par les soins de votre dévouée expatriée ;-)
Je vous souhaite à tous une bonne journée !!
PEACE OUT
Petits petons
C’est quand même assez paradoxal, le peuple chinois est l’un des plus grands, mais les Chinois eux-mêmes sont tous assez petits. Je ne pense pas qu’il s’agisse-là d’un algorithme systématique, mais peut-être existe-t-il une clause dans le contrat évolutionniste de Darwin qui prévoit que si la croissance d’un peuple dépasse un certain palier considéré comme « maximal », tout privilège de croissance purement physique lui sera alors retiré afin de rétablir l'équilibre naturel. J’applaudis le souci d’égalité certes, mais là où le bât blesse, c’est quand une autochtone d’une tribu minoritaire (soit une Belge, wallonne de surcroît) et, par conséquent, de taille adulte normale est contrainte de partager le quotidien de ce que d’aucuns seraient tentés d’appeler des personnes verticalement condensées.
Avec l’arrivée de l’automne, je me suis résignée à admettre que mes tongs étaient devenues obsolètes et qu’il était grand temps d’investir dans une paire de chaussure adaptée au changement saisonnier. Rien ne portait à croire qu’une telle tâche pouvait prendre des proportions épiques. Rétrospectivement, ce n’est pas une carte bleue, mais bien des vivres, un kit de survie et des fusées de détresse que j’aurais dû prévoir pour cette expédition.
Premier problème : l’équivalence des tailles et pointures entre la Belgique et la Chine. J'ai plus ou moins déduit qu’ils utilisaient le même système métrique que les Américains, ainsi que celui des Anglais (c’est un peu aléatoire, une fois c’est l’un, une fois c’est l’autre…parfois vous avez les deux ou encore, pour passer d’un extrême à l’autre, rien du tout….c’est un peu au petit bonheur la chance). Mais là où ça se complique c’est que, même si vous êtes expert dans la conversion de pointure (ce qui n’est absolument pas mon cas), il faut savoir que les tailles en Chine, bien que dérivées des systèmes anglais et/ou américains, ont généralement été mal converties et ne correspondent donc jamais réellement à leurs homologues occidentales. Ainsi, vous devez toujours compter une ou deux taille(s) au-dessus afin de ne pas vous sentir trop à l’étroit (ou de vous retrouver avec les orteils complètement détruits…l’amputation résoudrait le problème certes, mais niveau esthétique c’est quand même nettement moins sympa).
Autre souci : la pointure moyenne (pour les femmes) correspond plus ou moins à notre 37. Nul besoin de vous dire que mon (pourtant petit) quarante m’a valu des regards plus qu’interloqués, comme si j’étais un être disproportionné…Ce qui est un peu le cas dans mon environnement actuel, il faut bien le reconnaître. Dès lors, pas moyen de trouver une seule paire de godasses adaptée à mes pieds titanesques (sauf dans le rayon Hommes, mais il est des limites que je ne peux me résoudre à franchir…). Moi qui rêvait de ramener des tenues dignes des meilleurs mangas sur le marché, je crois que je vais devoir me contenter d'une bâche avec des trous pour la tête et les bras...Pour les pompes, je vais voir ce que je peux faire avec du bambou tressé et quelques planches en carton...La savate artisanale ça peut avoir son petit charme exotique, et puis c'est eco-friendly.
Bref, comme quoi le shopping à la chinoise est loin d’être une sinécure. J’ai même failli y laisser des orteils… ^^
J’espère que tout se passe bien pour vous, dans le froid et la pluie (oui je jubile gniark gniark).
Bises à tous !!
Road Trip
Commençons par établir un fait : en Belgique, l’automne équivaut au retour de la grisaille, du vent et de la pluie. Entre les arbres qui perdent leurs feuilles, les journées qui raccourcissent et la température qui chute vertigineusement, on ne peut pas dire que ce soit une saison qui pousse aux festivités (par contre pour la mise en hibernation c’est plutôt bien adapté). C’est bien simple, la seule fête qu’on ait trouvé qui colle un tant soit peu à la thématique c’est la Toussaint, soit la fête des morts (je vois d’ici les commentaires outragés des croyants les plus fervants, perso je n’en ai cure donc ne perdez pas votre temps à replacer les choses en contexte, mon objectif n’est pas de remettre en question le poids de la tradition catholique mais bien de poser les bases d’une analogie articulée autour du thème de l’automne, j’en appellerai donc à votre indulgence).
Donc, maintenant que l’effet de surprise est anéanti, je vous le donne en mille : ici, l’arrivée de l’automne, loin de rimer avec « morosité ambiante », est célébrée dans la joie et l’allégresse (sans oublier les 27°C de moyenne…mais je ne voudrais pas risquer d'attiser votre jalousie ^^). La première semaine d’octobre cumule donc deux occasions de festoyer sans vergogne, à savoir : la fête nationale (1er octobre) et le « Mid-Autumn Festival » (du 3 au 5). La coutume veut que la semaine entière soit fériée, ce qui n’est pas pour me déplaire, cela va sans dire. J’en ai donc profité pour faire une petite escapade à Wuhan qui est la capitale (ou le chef-lieu si on veut taper dans un registre administratif plus pertinent) de la province de Hubei. J’avais prévu de m’y rendre en bus mais la fille du directeur (qui est aussi la comptable du département d’anglais) m’a gentiment proposé de me joindre au petit road trip qu’elle avait organisé avec son mari, son cousin et un pote de ce dernier. J’ai sauté sur l’occasion (déjà parce que ça m’évitait de devoir procéder à l’achat d’un ticket de bus en chinois et surtout parce que la perspective de passer deux heures à me faire brinqueballer dans un véhicule s’apparentant plus à une charrette à moteur qu’à n’importe quoi d’autre ne m’enchantait guère).
Nous avons donc pris la route ce dimanche 30 septembre tôt dans la matinée. Le périple a commencé par un arrêt « petit-déjeuner » au stand de nouilles le plus proche (les tartines au nutella vous oubliez directement, il en va de même pour la confiote, le beurre, le café, les croissants et autres viennoiseries). Je dis « stand » parce que je ne sais pas trop comment il convient d’appeler ces petits restos de fortune qui pullulent un peu partout. C’est bien simple, tous les cent mètres vous trouverez de quoi vous faire péter le bide. Á ce propos, J’ai d’ailleurs pu observer que, aux heures de repas, la plupart des gens arpentent les rues avec leurs gamelles pour aller chercher leur bectance plutôt que de cuisiner eux-mêmes. Les petits restaurants en question ne paient pas de mine, ils ressemblent plutôt à des garages aménagés en cantines et ne permettent pas d’asseoir plus de cinq ou six couverts à la fois, mais comme les chinois mangent assez vite et rarement assis, ce paramètre est hors de propos.
Bref, tout ça pour dire que c’est la peau du ventre bien tendue que nous nous sommes mis en route pour Wuhan. Je ne savais pas trop quel genre d’activités figuraient au programme (c’était peut-être totalement inconscient de ma part de prendre part au voyage sans savoir ce qui m’était réservé, mais que voulez-vous, j’aime vivre dangereusement ^^). Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps, cette petite escapade avait pour seul et unique but la visite de centres commerciaux (et la bouffe, mais je n'écris pas la version chinoise du guide Michelin, donc c'est hors-sujet) ! Bon, il faut bien admettre que la taille des machins était carrément impressionnante, que les diverses activités qui y étaient proposées sortaient un peu de l’ordinaire (jeux d’arcades et patinage sur glace entre autres), mais n’étant déjà pas très fan du shopping à la base, j’en ai vite eu ma dose et ai rapidement pris la poudre d’escampette pour aller me balader au gré des rues environnantes (il fallait bien que je prenne des photos de quelque chose …).
Une fois la nuit tombée, nous nous sommes mis en quête d’un petit motel histoire de ne pas dormir à même le trottoir. Je rêvais déjà à un lit confortable avec le matelas assorti (avant de prendre une chambre, on vous la fait visiter, sans doute afin d’éviter de fâcheuses surprises, j’ai donc pu en entrevoir l’existence de mes propres yeux), mais c’était sans compter la lubie qu’ont eu mes co-voyageurs de tester les chambres à thèmes japonaises. C’est donc sur des tatamis que j’ai passé la nuit (entre ça et la planche en bois, honnêtement je ne fais plus la différence). En toute franchise, ce n’est pas aussi inconfortable qu’il n’y paraît, et puis j’ai eu droit à des toilettes occidentales donc je ne peux décemment pas me plaindre…Sauf que, pour rester décent il aurait fallu ne pas me laisser entrapercevoir ce à quoi j’aurais pu avoir droit (soit, les lits, pour ceux qui n’ont rien suivi).
La journée du lendemain s’est un peu déroulée sur le même modèle que la première, j’ai évité la visite d’un énième centre commercial et me suis promenée toute l’après-midi sous un soleil de plomb (il faut savoir que Wuhan est connue pour être l’un des quatre fours de la Chine…petit sobriquet hérité du fait qu’il y fait excessivement chaud à toute période de l’année). C’est d’ailleurs en déambulant ainsi au hasard de petites rues pittoresques que je suis tombée sur une pseudo-boulangerie qui vendait des BAGUETTES !! Je parle ici de vraies baguettes comme on les aime dans nos contrées et non pas de pâles imitations à base de pain brioché. J’ai complètement craqué, j’ai fait une razzia et possède actuellement l’équivalent de mon poids en baguettes, ce qui devrait me permettre de tenir jusqu’à ma prochaine virée à Wuhan. ^^
Outre cette fabuleuse découverte, la journée s’est déroulée sans trop de commotion (j’ai pas envie de vous la jouer Tolkien, je vais donc vous épargner la multitude de petites anecdotes qui vous feraient certainement marrer à mon insu mais prendraient beaucoup trop de temps à raconter).
Je vais donc clore ici ce chapitre de mon aventure.
BISES à tous, fidèles lecteurs et surfeurs égarés sans distinction ;-)