Si on prenait le train?

J’ai quitté Beijing mardi soir aux alentours de 23 :00 et ai pris le train-couchettes en direction de Hankou dans la province de Hubei, voyage qui aura duré 14 longues heures plus que dépaysantes !

De fait, le train de nuit c’est un peu comme un hôtel espagnol en pleine saison estivale ; on y case un maximum de personnes dans le minimum d’espace requis. J’avais très malicieusement choisi d’établir mon QG sur le matelas du haut (à raison de trois lits superposés par côté, ça vous fait six places dans chaque petit "compartiment"), à nouveau mon instinct était carrément à côté de ses pompes puisque le lit du haut se situe plus ou moins 30 centimètres en dessous du toit du wagon (à une vache près, mais ce n’est pas une science exacte ^^). Donc, à chaque fois que j’essayais de me relever pour réveiller mes muscles endoloris, ça ne loupait pas, mon crâne venait fracasser de plein fouet le plafond métallique.

Remarquez, une heure après avoir embarqué, toutes les lumières ont été éteintes et nous étions donc implicitement invités à dormir, ce qui m’a sans nul doute évité la commotion cérébrale. Enfin, je dis « dormir »…encore aurait-il fallut pouvoir trouver une position un tant soit peu confortable. Car entre la couchette trop courte (le chinois de base n’est pas fort grand il faut bien l’avouer), l’oreiller trop mou et l’air conditionné, carburant à plein régime, situé juste au-dessus de ma couche, on se trouvait à mille lieues d’un sommeil réparateur.

C’est donc enrhumée et courbaturée que je me suis réveillée quelques huit heures plus tard, réveil tout en douceur puisqu’au son très mélodieux d’un film de Jackie Chan (en chinois bien entendu), diffusé à plein volume sur des petits écrans éparpillés un peu partout entre les couchettes. Matin oblige, je me suis dit qu’un petit tour aux toilettes serait bien utile histoire de vérifier mon allure générale et c’est là que tout a basculé ; les toilettes en Chine c’est pas du tout le modèle occidental auquel nous nous sommes tant bien que mal habitués dès le plus jeune âge…Ici, il s’agit de viser juste et dans le trou ! Car oui, les WC chinois ne tapent pas dans le luxe et la fioriture, un trou dans le sol, vaguement orné d’un revêtement en céramique fera l’affaire.

C’est ça la beauté de la Chine, tout se joue dans le contraste : d’un côté on trouve des systèmes qui, du point de vue nombriliste occidental, sont complètement dépassés, et de l’autre ils nous matraquent de petits gadgets technologiques dans les endroits les plus incongrus !

Une autre culture, une pure expérience !