Le mandarin demeure irrévocablement du chinois (on applaudit le jeu de mots SVP).

J’ai déjà mentionné la barrière de la langue précédemment, mais je ne l’ai pas encore mise dans le contexte bien particulier (et carrément rédhibitoire) de l’administration !

Replaçons-donc les choses en contexte ; il m’a fallu ouvrir un compte dans une banque chinoise. Ne communiquant pas aisément en mandarin (c’est un euphémisme, hommage aux amateurs de figures de style parmi vous), je me suis faite accompagnée par une chinoise de souche. La pauvre devait donc jouer tant le rôle de médiatrice que de traductrice (voire même de scribe, mais j’y reviendrai sous peu).

Déjà, la banque ressemble plus à un hall de gare qu’à quoique ce soit d’autre. Vous n’y trouverez pas les distributeurs automatiques derniers cris qui jugent bon d’accompagner chacune de vos opérations par de très discrètes alarmes sonores (c'est juste le volume qui est mal réglé) et si vous ne me suivez pas, je vous conseille de faire un petit détour par la banque Fortis la plus proche... Ici, tout se fait un peu à l’ancienne, on prend un numéro et on attend ….on attend…on attend….on attend toujours !

Pour l’ouverture d’un compte, c’est assez « simple », on doit remplir un formulaire (c’est là que le rôle de scribe rentre en jeu) que l’on donne à l’employé de banque. Les étrangers doivent également fournir une photocopie du passeport, mais rien de trop extraverti. Ensuite, le type encode tout ça vite fait dans son ordinateur préhistorique (sans parler du reste du matériel de bureau, mais ce n’est pas vraiment le sujet, donc je vais vous épargner les détails croustillants ^^ ).

Ca a l’air assez simple raconté de la sorte, mais comme je suis un aimant à galères, tout a pris le triple du temps prévu. Ne serait-ce que pour remplir le formulaire (qui prend une plombe à compléter quand vous n’avez pas la moindre idée de ce qui vous est demandé), j’ai pu m’y reprendre à trois fois avant qu’il ne soit approuvé par l’autorité toute puissante, j’ai nommé : le banquier ! Une fois, le bic utilisé n’était pas de la bonne couleur, la deuxième, mes chiffres romains ne lui convenaient pas,…peut-être que ma tête non plus tout bien réfléchi ! ^^

Ajoutez à cela le fait que j’avais mille questions, que le banquier n’était pas apte à y répondre et nous renvoyait donc sans cesse chez différents collègues (occupés, donc on était bonnes pour se refarcir la file d’attente à chaque fois), qui à leur tour nous faisaient patienter le temps de quémander l’aide de leur supérieur…Bref, un joyeux cirque administratif comme je les aime (toute personne ayant vécu en Russie compatira ^^).

Lorsque les documents sont approuvés, c’est là que ça devient paradoxal ; le banquier scanne une carte dans un appareil aux allures de photocopieuse et vous demande d’entrer un code (à SIX chiffres et non quatre…là aussi j’ai mis un peu de temps à saisir l’astuce), ensuite il vous tend le précieux bout de plastique et, c’est emballé, c’est pesé, vous êtes le nouveau heureux détenteur d’un compte chinois ! Pas de délai d’attente avant de recevoir sa carte (supposant des allers retours frénétiques à la banque), du jamais vu pour l’habituée des cartes temporaires que je suis (je me passe de vos jugements, oui une carte ça se perd, non je ne le fais pas exprès et non je n’aime pas les sarcasmes).

Pour résumer, si vous devez ouvrir un compte en Chine :

-Ne pas utiliser votre bic quatre couleurs

-Savoir parler le chinois

-Ne pas avoir de questions

Je crois que j’ai fait le tour de la question dans les grandes lignes.

Je vous laisse donc vaquer à vos occupations diverses et variées.

Peace out !!

Banque-al...

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